mardi 28 décembre 2010

Le fr. Didier Boillat élu Provincial de Suisse pour un deuxième mandat

Les membres du Chapitre Provincial, réunis depuis ce 27 décembre au Monastère des Dominicaines d'Estavayer-le-Lac, se réjouissent de vous annoncer qu'ils ont réélu pour un deuxième mandat, après avoir invoqué l'Esprit Saint, le frère Didier Boillat o.p. comme Prieur Provincial de la Province Dominicaine de Suisse.
Son élection a été confirmée par le frère Bruno Cadoré o.p. , Maître de l'Ordre, en date du 28 décembre 2010.

samedi 27 novembre 2010

Vote sur les renvois des criminels étrangers en Suisse : "la dignité humaine n'est pas garantie" selon Mgr Farine

Les Suisses sont appelés dimanche à se prononcer sur un durcissement des renvois de criminels étrangers. L’initiative est de l’UDC, parti de droite populiste, qui fut également à l’origine de l’interdiction des minarets en novembre 2009. Le texte prévoit un retrait automatique du droit de séjour des étrangers coupables de délits graves comme d’abus de l’aide sociale. Pour Amnesty International, le texte est contraire au droit international : « des réfugiés pourraient être renvoyés vers un pays où ils seraient menacés de torture ou de peine de mort. »
Le gouvernement a lancé un contre-projet qui prend en compte la gravité des délits et sur lequel les Suisses devront également voter. La Conférence des évêques suisses appelle à voter contre le texte de l’UDC mais également contre celui du gouvernement. Pour Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire de Genève, il en va du respect de la dignité humaine.
Des propos recueillis par Anne Waeles

samedi 6 novembre 2010

Un appel des évêques d'Irak aux catholiques d'Occident



Dans un texte intitulé "Appel à nos frères", les évêques d'Irak témoignent de leur foi et de leur espérance, suite à l'attentat dans une église de Bagdad, le 31 octobre 2010. "Restez avec nous" demandent-ils.

Notre Calvaire est lourd et il nous paraît long.

Le carnage qui a eu lieu à la cathédrale Notre Dame du Perpétuel Secours de Bagdad, avec 58 morts, parmi lesquels deux jeunes prêtres et 67 blessés dont un prêtre, nous a profondément secoués. Nous perdons la patience, mais nous ne perdons pas la foi et l'espérance.
Cet événement d'une telle ampleur qui se produit juste après la tenue du Synode nous choque encore plus. Ce dont nous avons besoin c'est de votre prière et de votre soutien fraternel et moral. Votre amitié nous encourage à rester sur notre terre, à persévérer et à espérer.

Sans cela nous nous sentons seuls et isolés.

Nous avons besoin de votre compassion face à tout ce qui vient toucher la vie des innocents, chrétiens et musulmans. Restez avec nous, restez avec nous jusqu'à ce que soit passé le fléau.

Que le Seigneur nous protège tous.

Le 2 novembre 2010

Mgr Athanase Matti MATOKA, archevêque de Bagdad des Syriens
Mgr Louis SAKO, archevêque de Kirkouk des Chaldéens
Mgr Emil NONA, archevêque de Mossoul des Chaldéens
Mgr Basile Geoges CASMOUSSA, arxchevêque de Mossoul des Syriens
Mgr Bashar WARDA, archevêque d'Erbil des Chaldéens

Pour envoyer un courrier de soutien aux chrétiens d’Irak :
Archevêché latin (Babylone)
PO. Box 35130Hay Al Wahda-Mahalla
rue 8 - Immeuble 44 Bagdad
IRAK
ou
Les Pères dominicains, Wahda 904/10/36, po Box 35011,
12906 Bagdad,
Irak

lundi 9 août 2010

Un certain nombre de membres de la famille dominicaine, dont quelques frères des couvents de l'Albertinum et de St-Hyacinte à Fribourg ainsi que de St-Dominique à Genève, s'est retrouvé ce dimanche 8 août pour célébrer avec les Soeurs moniales d'Estavayer-le-Lac, la fête de notre Père St-Dominique. Le temps nous a permis après la messe de nous retrouver tous dans le Monastère à partager très fraternellement un repas préparé par les soeurs. Le soleil nous ayant souri, tous se sont retrouvés dans la cour du cloître.
Les frères de la Province de Suisse, avaient la joie d'être accompagnés par 3 jeunes "regardants", présents à cette occasion, dont l'un entrera au noviciat le 11 septembre .
La messe solennelle était présidée par le frère Peter Spichtig du couvent St.Hyacinthe Fribourg et la prédication assurée par le frère Michel Fontaine du couvent St.Dominique, tous deux promoteurs des vocations pour la Province de Suisse.

lundi 26 juillet 2010

Entre deux mondes !

Le frère Guy Musy o.p. du couvent de Genève publie ses « mémoires».

Après ses « Souvenirs d’enfance », parus à compte d’auteur, voici « Entre deux Mondes » le deuxième tome d’une série intitulée « In illo tempore ». A la différence du premier, ce deuxième ouvrage est  édité aux Editions de la Sarine et  vendu en librairie.

Il relate la formation d’un jeune Dominicain suisse dans son collège fribourgeois, son noviciat en Belgique et ses études théologiques à l’université de Fribourg. Des événements qui se situent « entre deux mondes » dont le Concile Vatican II a marqué la césure.

Commandez "Entre deux Mondes" auprès de votre libraire : une lecture rafraîchissante en période d'été!

mardi 8 juin 2010

Pèlerin avec les Dominicains...


Venez vivre un temps spirituel, riche de rencontres et d'approfondissement de la foi en participant, avec les frères Dominicains au Pèlerinage du Rosaire à Lourdes, du 4 au 10 octobre 2010, au départ de Suisse...

Pour plus de précisions, contactez le frère Michel Fontaine o.p. ou téléchargez la brochure "Suisse" sur le pèlerinage du Rosaire 2010. (tel : 022 707 40 57)

Retrouvez aussi le pèlerinage du Rosaire sur Facebook!!!

mardi 1 juin 2010

Journée mondiale de l'environnement

Home Page ImageLa Délégation de l'Ordre Dominicain auprès de Nations-Unies vous invite à rejoindre les activités proposées à l'ONU à l’occasion de la Journée mondiale de l'environnement.
Le samedi 5 juin 2010, la famille des Nations Unies se met au vert dans le Parc du Palais des Nations, sur la Place des Nations et dans l’enceinte de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, sous les thèmes de la biodiversité et du développement durable.
Dans le cadre de cet événement, le Parc de l'Ariana, qui héberge le Palais des Nations, sera ouvert au public. De nombreuses activités et animations seront aussi organisées sur et autour de la Place des Nations et du bâtiment de l'OMPI.
Cette manifestation est placée dans le contexte de l'Année internationale de la biodiversité 2010, et offre l'occasion d'une sensibilisation du public aux principaux enjeux du programme d'action des Nations Unies.

Rejoignez l'ONU à pied, en vélo ou en transports publics pour profiter des nombreuses animations gratuites, et n'oubliez pas votre carte d'identité !

mardi 25 mai 2010

Vous serez comme des dieux...

A l'heure où les média se plaisent à passer l'Eglise au crible de l'opinion du moment, le Cardinal Georges Cottier o.p. inverse le point de vue en proposant l'analyse d'un théologien catholique sur l'aventure de l'athéisme et ses péripéties contemporaines.
Refusant de considérer l'homme comme créature en relation avec un Créateur, l'athéisme ambiant, après avoir supprimé l'autre, se tourne vers des idoles pour satisfaire son besoin de religiosité.
Une approche anthropologique intelligente qui met à jour les limites et contradictions de l'athéisme ambiant pour ouvrir à un regard bienveillant sur l'homme d'aujourd'hui.

Conférence du Cardinal Cottier, Dominicain
Mardi 08 juin 2010
12h15 - 13h30
Av. du Mail 14, Genève - TPG arrêt Plainpalais
Entrée libre

samedi 22 mai 2010

Discours théologique : comme le souffle d'une brise légère?

Que peut dire la théologie catholique aux hommes et femmes d'aujourd'hui?
Face à l'expansion d'un discours papal et épiscopal jadis exceptionnel dont la fréquence et l'objet ne cessent de s'étendre; face à l'inadaptation de médias au traitement de questions complexes et au débat d'idées; Face à la privatisation du religieux et à son éclatement, le théologien catholique peut-il dire une parole qui soit entendue?
Oui, dit le frère Christophe Boureux o.p. (du couvent de La Tourette) aux frères de Genève qui l’ont reçu le samedi 22 mai 2010.
A condition que son propos soit en phase avec des réalités particulières. Le temps des “Sommes Théologiques” cherchant à tout englober dans un système intellectuel unique est révolu !
A condition aussi qu’il chuchote, comme le souffle d'une brise légère au coeur du débat de nos sociétés.
L’essentiel des propos du frère Christophe Boureux o.p. est paru dans la revue Sources ( mai-juin 2010) sous le tire: “Discours théologique. Quelle pertinence publique?"

dimanche 2 mai 2010

Massacres dans l'indifférence générale

Alors qu'une centaine de chrétiens viennent d'être victimes des luttes entre sunnites arabes et kurdes pour faire main basse sur le nord de l'Irak, l'opinion publique se complaît dans l'indifférence. "Ces gens là n'ont qu'à rentrer chez eux" disent même certains.

Attitude lâche et commode qui fait semblant de croire que les chrétiens d'Irak seraient des colons occidentaux implantés là bas et que des pays ethniquement et religieusement "purs" seraient la seule solution dans le monde d'aujourd'hui.

Malheureusement pour eux, les chrétiens sont chez eux en Irak. Ils n'ont nul autre lieu où aller. Evangélisés par l'Apôtre Thomas, alors que nous grimpions encore aux chênes pour y couper du gui, ils sont, eux, les premiers chrétiens. Arabes ou mésopotamiens, parlant souvent l'araméen, ils sont étrangers en Occident. Chrétiens, ils sont persécutés tant par les mouvements islamistes que victimes des rivalités entre les grands groupes du pays et les intérêts étrangers qui les appuient.

Cette fois-ci, ce sont des étudiants, garçons et filles comme les nôtres, qui ont été visés, blessés, défigurés à vie, mutilés, pour le seul fait d'être allé suivre leurs cours à l'université.

L'homme s'habitue à tout, même à la mort de l'autre. Pourtant, un jour il nous sera demandé: "Qu'as-tu fait de ton frère?"

Espérons que, ce jours là, les hommes, les femmes, les enfants assassinés pour leur foi seront là, eux, pour nous tendre la main.

fr. Olivier Poquillon o.p.

mercredi 28 avril 2010

Les Laïcs de l'Ordre fêtent Sainte Catherine de Sienne

Mercredi 28 avril la Fraternité laïque dominicaine de Genève a fêté Catherine de Sienne o.p., sa patronne. Une messe anticipée de la fête a réuni une centaine de personnes autour du frère Michel Fontaine o.p. assistant de la Fraternité, accompagné du Provincial de Suisse, le frère Didier Boillat o.p. et du frère Guy Musy o.p., Prieur du couvent de Genève. Au cours de la célébration Françoise Latry s’est exprimée au nom de la Fraternité.

samedi 17 avril 2010

Pèlerins Suisses à Lourdes avec le Rosaire 2010 !

Le samedi 17 avril 2010 à Sion, une trentaine de personnes, membres et non-membres de l'Association du Groupe Suisse des Pèlerins du Rosaire, s'est retrouvée à SION pour une Journée sur le thème "Aujourd'hui, faire le signe de la croix avec Bernadette", en préparation du prochain pèlerinage à Lourdes qui aura lieu du 4 au 10 octobre 2010. 

Cette Journée annuelle Foi et Culture initiée depuis quelques années est l'occasion non seulement d'une rencontre avec celles et ceux qui ont vécu le pèlerinage du Rosaire à Lourdes, organisé par les Dominicains, mais aussi de découvrir un lieu spirituel et culturel de Suisse romande (visite de la Cathédrale Notre Dame du Glarier et de l'Eglise St Théodule cette année).

Pour tout renseignement concernant le Pèlerinage du Rosaire, contactez Mme Marie-Laure Ineichen, 026 912 54 18 ou 079 26 05 737, responsable de l'Association, le frère Michel Fontaine o.p, directeur pour la Suisse du Pèlerinage du Rosaire m.fontaine@worldcom.ch, 022 707 40 57, ou PBR Pèlerinage Biblique Romand, tel: 022 827 76 25.

dimanche 11 avril 2010

Fraternité dominicaine


La Fraternité laïque dominicaine de Genève, en lien avec le Conseil romand des fraternités laïques dominicaines, vous invite à une Journée sur le thème "Une histoire de fraternité dominicaine..." le dimanche 2 mai 2010 de 8h45 à 16h30 au Cénacle à Genève, Promenade Charles-Martin 17, Genève (parking assuré).
Programme

8h45 Accueil des participants
9h30 Messe dans la Chapelle du Cénacle
10h15-12h15 Intervention du fr. Michel Fontaine o.p sur le thème de la Journée suivie d'un échange
12h30 - 14h00 Pique-nique
14h00 - 15h15 Réflexions en groupe
15h15 - 15h45 Pause
15h45 - 16h30 Mise en commun et clôture

Renseignement et inscription (avant le 26 avril) auprès de Simone Rudisuhli ou du frère Michel Fontaine o.p, Assistant religieux de la Fraternité St Dominique de Genève, tel: 022 707 40 57.

Participation aux frais offerte par la Fraternité de Genève.

mardi 6 avril 2010

Fribourg : Journées mondiales de la Jeunesse

A la suite des Journées Mondiales de la Jeunesse qui se sont tenues à Sydney et en attendant celles de Madrid, en 2011, l'Eglise catholique en Suisse invite les jeunes adultes à se retrouver à Fribourg, les 24 et 25 avril 2010 pour prier, réfléchir, partager sur le thème de la charité.

dimanche 4 avril 2010

Pâques en Haïti : l'espérance et la résurrection

Port-au-Prince, Pâques 2010

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Qui aurait imaginé à Port-au-Prince l’an dernier une fête de Pâques 2010 sous le signe des décombres ? Entourés de ruines, les Haïtiens chrétiens célèbrent la Passion et la Résurrection du Seigneur Jésus.

Presque 300 000 personnes sont mortes ou portées disparues depuis le 12 janvier, tandis que 600 000 habitants ont quitté la capitale pour d’autres provinces où leurs familles ont du mal à les nourrir. Le problème urgent de nourriture et de médicaments s’est ainsi étendu à tout le pays.

Les répliques sismiques - plus de soixante-quinze en moins de trois mois - ont diminué en fréquence et en force. La peur demeure cependant dans les corps à la mémoire vive. La moindre vibration rappelle les cruels tremblements du séisme qui en trente secondes plongèrent la cité dans la désolation, les cris et les larmes. D’ailleurs, le calcul des probabilités des scientifiques fait craindre le pire et pendant des années[1].

Port-au-Prince compte maintenant de nombreux camps de réfugiés qui abritent de 1000 à 80 000 personnes. Les espaces libres, comme les places, les écoles ou les terrains de sport, sont occupés désormais par les sinistrés. Faute de tentes de campagne en nombre suffisant, des milliers de familles s’abritent avec des bouts de plastique ou de tôle. L’arrivée de la saison des pluies rendra la situation encore plus difficile. Au problème quotidien de la recherche de nourriture, distribuée uniquement aux femmes et sous le contrôle des militaires, s’ajoute celui de la violence et des viols. Souvent, des tirs de fusils et de mitraillettes percent le silence de la nuit. Des ONG recherchent dans les camps et dans les quartiers les enfants devenus orphelins et exposés à tous les dangers.

Les Conférences internationales en faveur de la reconstruction d’Haïti se succèdent, promettant des millions de dollars. Le langage à tendance inflationniste des médias ose parler de « réinventer Haïti ». Néanmoins, nombreux sont les Haïtiens qui s’interrogent sur l’utilisation de l’aide. Dès avant le tremblement de terre, des manifestations et des articles de presse exigeaient des services autres que l’armée (MINUSTAH) et les études des fonctionnaires de l’ONU. Marqués par le chômage (70% dans la capitale), les jeunes, qui représentent la moitié de la population du pays, aspirent à trouver du travail grâce à l’éducation et à la création d’entreprises. 80% des Haïtiens diplômés de l’enseignement supérieur vivent à l’étranger alors que leurs compétences seraient précieuses dans cette nouvelle phase de reconstruction.

À l’heure actuelle, tout le monde attend les orientations du gouvernement sur trois points : 1) les études géologiques ; 2) le nouveau plan d’urbanisme, car il n’est pas du tout sûr que les bâtiments administratifs et scolaires soient reconstruits aux mêmes endroits dans le centre-ville ; 3) le nouveau code de la construction qui doit intégrer les normes parasismiques. La réussite de ce projet dépendra de la remise en cause des comportements et des mentalités préscientifiques et anarchiques qui ont multiplié les dégâts le 12 janvier. La reconstruction passe par le respect des lois et du bien commun.

Il convient aussi de parler non seulement de la reconstruction matérielle mais aussi de la reconstruction de l’homme haïtien. Des cellules d’aide psychologique ont été mises en place pour faciliter la verbalisation des expériences douloureuses et le dépassement de l’angoisse.
La « relecture » des événements 

L’Église organise des réunions de « relecture » de l’événement du 12 janvier. L’occasion y est donnée à chacun de s’exprimer sur le ressenti et sur les pensées suscités par la catastrophe. Il est des sentiments communs comme l’impression de vulnérabilité et d’impuissance. D’aucuns se croyaient riches et en sécurité et voilà qu’ils ont tout perdu d’un coup. Alors que des milliers de blessés criaient sous les décombres, les passants ne pouvaient très souvent rien faire face aux tonnes de béton. Les élèves sont morts devant leurs professeurs sans moyens pour les sauver ; des parents sont décédés pris en tenailles par les décombres sans que leurs proches puissent les délivrer. 

La fragilité a créé chez certains un sentiment de vide intérieur et la peur des maisons en dur. Les souvenirs du 21 janvier à 16 h 53 restent inscrits dans les corps de manière indélébile. La moindre réplique réveille une peur profonde. « Pourquoi sommes-nous touchés à ce point ? » ; «Que faut-il faire?» ; «Qu’est-ce que Dieu attend de nous?» Voilà quelques réactions partagées par un grand nombre de victimes.

Il ne faut pas oublier non plus les blessures morales. Des scènes de pillages ont eu lieu alors que la population restait sous le choc. Des maisons familiales, des églises et des couvents ont été attaqués par des bandits. Des religieuses ont été volées par des gens qu’elles avaient aidés sans oublier les injures et les sacrilèges. Quatre mille détenus des prisons de Port-au-Prince se sont enfuis le soir même du séisme sans que les murs se soient écroulés et sans l’opposition des policiers et des forces de l’ONU qui ont quitté les lieux. Parmi ces prisonniers figuraient de redoutables criminels. En Haïti, pour dire qu’une affaire est enterrée on utilise l’expression « l’enquête se poursuit ». Aucune réponse satisfaisante n’a encore été donnée à cet événement trouble et troublant. La reconstruction d’Haïti passera aussi par la guérison éthique dans une société gangrenée par la corruption comme l’avaient déjà dénoncé les évêques haïtiens dans leur message de Noël dernier.

L’annonce de la décentralisation et des plans d’aide est reçue parfois avec scepticisme : « La même chose avait été dite lors des inondations aux Gonaïves en août 2008 et rien n’a bougé. » Le sentiment d’échec plonge aussi certains dans le désespoir et la passivité : « Il n’y a pas les ressources morales nécessaires pour changer quelque chose. »

Parmi les réactions au tremblement de terre, un bon nombre sont positives : désir de partager au lieu de thésauriser, souhait de travailler ensemble plutôt que de vouloir réussir tout seul, sensibilité envers les besoins d’autrui, écouter avec patience au lieu de condamner trop vite, relativisation des programmes établis qui ont été renversés par l’événement, égalité entre riches et pauvres, religieux et laïcs car tous frappés par le même malheur… Le fait que tout le monde dorme « à la belle étoile » a rapproché les personnes. L’omniprésence de la mort a poussé les cœurs à l’humilité. Personnellement j’ai reçu de beaux témoignages de conversion : abandon des pratiques animistes du vaudou pour retourner à l’Église catholique, retournement moral par l’abandon de l’adultère, redécouverte de la foi.

Le capital humain 

Le pays a perdu une bonne partie de son capital : universités, écoles, hôpitaux, églises, ministères, banques, etc. Plusieurs bâtiments symboliques se sont effondrés comme le Palais national et la cathédrale. De nouveaux symboles sont à créer. Cela peut être l’occasion d’accroître le capital humain. Saint Paul, parlant probablement par expérience, avait déclaré : « Tout concourt au bien de ceux qui cherchent Dieu. » L’homme haïtien sort blessé de cette épreuve mais il peut aussi en tirer profit pour grandir en profondeur dans sa foi et dans ses relations humaines au point peut-être de pouvoir dire : « Heureux séisme qui me valut un tel changement ! » pour paraphraser saint Augustin qui s’était exclamé : « Heureuse faute qui nous valut un tel Sauveur ! »

Beaucoup se disent que si Dieu les a laissés vivants c’est en vue d’une mission à accomplir et ils cherchent à discerner cette volonté divine pour mieux vivre. Les blessés peuvent devenir des soignants. En se posant les questions fondamentales sur le sens de la vie et de la mort, l’homme haïtien peut devenir plus fort intérieurement, plus solidaire et meilleur.

Mystère pascal de mort et de résurrection 

Hier, fête du Jeudi saint, nous avons célébré la messe chrismale sur le parvis de la cathédrale en ruines. La célébration pascale de la mort et de la résurrection du Christ revêt une importance accrue dans ce contexte d’effondrement. La foi en la résurrection met l’homme debout. L’effondrement moral et spirituel menace les sinistrés fatigués après presque trois mois de lutte pour survivre. N’oublions pas la prière de ceux qui sont morts sous les décombres après une longue agonie. Beaucoup parmi eux, à l’image du Christ en croix, ont prié pour Haïti et pour le monde. Aujourd’hui le Christ nous accorde sa grâce en réponse à leur sacrifice et à leur prière. Puisse la joie pascale renouveler nos forces et notre espérance en une « terre nouvelle » et un « homme nouveau » !

[1] Le 25 février 2010, l'US Geological Survey (USGS) a fourni des prévisions pour les tremblements de terre à venir à Port-au-Prince.



La probabilité d'avoir un tremblement de terre d'une magnitude supérieure ou égale à 5 est de 55% dans les 30 prochains jours, 80% dans les 90 prochains jours et 95% sur une période d'un an.
La probabilité d'avoir un tremblement de terre d'une magnitude supérieure ou égale à 6 est de 7% dans les 30 prochains jours, 15% dans les 90 prochains jours et 25% sur une période d'un an.
La probabilité d'avoir un tremblement de terre d'une magnitude supérieure ou égale à 7 est de 1% dans les 30 prochains jours, 2% dans les 90 prochains jours et 3% sur une période d'un an.

mercredi 24 mars 2010

Pas de plus grand amour que de donner sa vie

Le silence de l’amour

Jusqu’à vous donner la nausée ! De grâce, n’en jetez plus ! Je n’irai donc pas ajouter mon couplet au lynchage médiatique actuel. Aurais-je du reste l’audace de me prononcer sur ces turpitudes cléricales, moi suis prêtres ? Car, c’est bien connu : tous les prêtres sont pédophiles, le pape y compris. Vous en doutez ?  Ce doit pourtant être vrai, puisque tout le monde le dit.
Permettez-moi de dédouaner de ces crimes un seul prêtre au moins. Le lundi 9 mars 2010, un auditoire de l’Université de Fribourg  ne pouvait contenir une foule - sans doute composée de pervers et de dépravés - qui voulait entendre parler de lui. Il s’appelait Christophe Lebreton. Il laissa sa tête, voici quinze ans, en signe d’amitié et de solidarité avec les musulmans algériens qu’on égorgeait autour de lui. Il n’avait pas 50 ans. Il ne fut jamais responsable d’un  internat ou d’une colonie de vacances  de jeunes garçons, pas plus qu’il ne dirigea un « Knabenchor ». Il était moine, trappiste, c’est-à-dire, un paysan  qui prie et travaille, Il vivait en communauté avec six autres « frères », qu’une règle de vie stricte préservait de toute relation équivoque. Là n’était pas leur problème.
Ces moines expatriés partageaient la même amitié, j’allais écrire le même amour, pour ces femmes, ces hommes et ces enfants - oui, ces enfants ! - que les fanatiques des deux bords abandonnaient massacrés aux carrefours des bleds et des chemins. Christophe aurait pu éviter le pire, se retirer dans un monastère tranquille et ronronnant sur d’autres rivages de la Méditerranée. Avec ses compagnons, il refusa, préférant aller jusqu’au bout de son don. Comme cet autre prêtre polonais qui s’offrit pour prendre la place d’une victime condamnée à mourir de faim dans un bunker nazi. Christophe écrivait dans son Journal : « Je brûle de Te proclamer dans le silence de l’amitié ». Dans le silence de la mort finalement. Comme Mgr Romero et des centaines d’autres prêtres qui continuent de mourir dans le silence, heureux de s’être donnés pour servir les plus faibles, sans ménager leurs forces, ni découper leur temps en subtils pourcentages.
On disait jadis que le prêtre était un homme « mangé ». Il vivait de ce verset entendu le jour de son ordination : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ! ». Y a-t-il plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ?

samedi 20 mars 2010

Les Evangiles au crible des apocryphes



Matinée passionnante vécue en communauté et entre amis et amies  avec le professeur Norelli, ce samedi 20 mars 2010.
Catholique, enseignant à la Faculté de théologie protestante de Genève, Enrico Norelli est un spécialiste des «apocryphes» et tout particulièrement de l’« Ascension d’Isaïe ». Ce texte pourrait contenir une ancienne tradition utilisée par Matthieu dans la rédaction de son récit de la naissance de Jésus.
Entre la fête de saint Joseph (19 mars) et  l’Annonciation (25 mars), excellente opportunité de revivre « scientifiquement » le mystère de Noël.

Prophète et Prophétie


Au-delà des rencontres superficielles,
Au-delà des accords simplistes et équivoques,
Une réflexion interreligieuse fondamentale
Chétiens, Juifs et Musulmans tiennent-ils le même langage quand ils parlent de prophète ou de prophétisme ?
Quel regard portent-ils sur le prophète des autres ?
Un débat avec:
Frère Adrien Schenker, dominicain bibliste
Marc Guedj, grand rabbin
Shady Ammane, professeur de théologie musulmane
Jeudi 25 mars 2010
20 heures

jeudi 18 mars 2010

A la découverte de la fondation Bodmer

 
Le 14 mars, la communauté a reçu M. Jacques Chamay, archéologue et organisateur d’une exposition temporaire au fameux Musée de la Fondation Bodmer, situé sur notre commune politique de Commune de Cologny Sous sa conduite et celle d’un expert, la communauté a pu découvrir et admirer les documents littéraires et d’autres objets qui constituent les racines spirituelles de l’Europe. Sourdes juives, chrétiennes ou musulmanes.
Mentionnons qu’un ouvrage (Orient - Occident) exceptionnel a été éditée aux Editions du Cerf. Notre frère Guy Bédouelle o.p. y a collaboré.

lundi 15 mars 2010

Une nouvelle synagogue à deux pas de notre couvent : Bienvenue à nos nouveaux voisins !

A dix minutes de notre Couvent Saint Dominique a été inaugurée le lundi 15 mars la nouvelle synagogue (en forme de shofar) et le centre culturel des « Juifs Libéraux » de Genève.
La Communauté juive libérale de Genève est en effet en plein essor : plus de 1200 adhérents, sans compter les enfants.  Le rabbin, François Garaï en charge de la nouvelle synagogue, est proche de notre communauté et ami de son prieur.
A l'occasion de l'inauguration de ce magnifique édifice, plusieurs représentants des autorités de Genève, si pointilleuses sur la laïcité de leur République, se sont plus à prendre la parole. L’un d’eux a même déclaré que les juifs libéraux étaient les « protestants du judaïsme » !

jeudi 4 février 2010

Retraite dans la ville : vivre le carême via Internet !

"Retraite dans la ville" : Vivez le carême avec les dominicains !

Lancée par les frères dominicains du couvent de Lille et associant des frères, sœurs et laïcs dominicains francophones des quatre coins du monde, la retraite dans la ville vous permet d'entrer dans le carême depuis votre ordinateur, ou même votre téléphone mobile.

Recevoir chaque jour un court passage des écritures commenté par un frère, participer online à la prière de la communauté, poser des questions à un dominicain, participer à des forum, bénéficier d'un accompagnement spirituel pendant tout le carême...

Retrouvez la vidéo de présentation du carême 2010 ou inscrivez vous sur le site de "Retraite dans la ville": http://www.retraitedanslaville.org

lundi 1 février 2010

Mariages interreligieux en 2010 : état des lieux


Interreligieux ou exogamiques ? Les rabbins préfèrent cette dernière expression. Ce qui expliquerait que la majorité d’entre eux refuse d’entrer en matière lorsqu’on les sollicite de bénir ce genre d’unions. Les libéraux sont plus accueillants, à condition que les enfants soient circoncis et éduqués dans le judaïsme. Une position assez semblable à celle que les Catholiques exigeaient des « couples mixtes » il y a cinquante ans !

L’islam orthodoxe continue d’interdire le mariage d’une Musulmane avec un Chrétien, à moins que ce dernier ne se convertisse à la religion du Prophète de l'Islam. Par contre, il supporte l’union d’un Musulman avec une Chrétienne, surtout si celle-ci se convertit à l’islam. Bien entendu, les enfants épouseront la religion du père.

Quant aux Bouddhistes, ils paraissent accepter tous les cas de figure, tout en souhaitant que l’amour prenne un jour la couleurs de la compassion.

Amour et religions ne font donc pas forcément bon ménage. C’est ce qu’ont appris une trentaine de personnes qui ont participé en janvier 2010 à quatre soirées organisées par la Délégation catholique à la Plateforme interreligieuse de Genève, sous la responsabilité du frère Guy Musy op.

Une question demeure posée à toutes ces traditions religieuses : comment faire le tri entre les servitudes de la coutume et les exigences de la foi ?

mardi 26 janvier 2010

Reconstruire Haïti...


Pour une aide intelligente en Haïti

Allier l'émotion à la fois si forte et inouïe et la réflexion toujours nécessaire pour rester digne et lucide en Haïti. Venir aux côtés de tous ces amis qui se battent dans l'urgence, qui doivent trouver le message et l'attitude juste dans une situation précaire. C'est aussi cela que la presse en Europe et ailleurs peut permettre en appui d'Haïti! Et tout d'abord ne pas juger ni plaquer nos solutions qui sont trop chères et trop techniques pour être efficaces dans la durée.

Peut-on parler alors « d'aide intelligente »? L'urgence repousse à plus tard la réflexion pourtant ce pays connaît de l'intérieur la résistance au malheur même si les formes de cette résistance déroutent l'étranger. Au lieu d'agir au coup par coup, il vaut mieux inverser la perspective et voir les objectifs à long terme comme construire un État de droit et mettre sur pied de vrais services publics: éducation, santé ou encore le plus possible d'auto suffisance alimentaire dans un pays de la faim.

La liste des priorités à long terme est certes longue mais on peut s'entendre sur les grandes lignes . Et si la démocratie est aussi l'apprentissage têtu de la démocratie en mouvement sur le terrain, la manière même de réaliser ces objectifs de façon démocratique, en particulier avec l'exercice de la liberté d'expression, permettra cette mise en place d'un État de droit vécu comme un Bien Commun par tout le peuple. Haïti n'a pas de ressources du sous sol et ne pourra pas de si tôt construire une tour de 800 mètres de haut! Mais l'éradication de la misère est possible dans ce qui a été appelé une pauvreté digne et conviviale. La forte culture de ce peuple ainsi que l'ouverture au monde d'une diaspora intelligente et active sont des garanties internationales pour espérer reconstruire dans cette visée.

De ces grands objectifs à long terme, découlent les objectifs à moyen terme et précisent les bons chemins de l'aide dès aujourd'hui.

De plus, il convient de bien cibler les phases de l'aide à l'heure où l'on arrête sur place les recherches dans les décombres.

Dans cet immédiat confus, nous pouvons dégager quelques points essentiels à travailler avec les forces vives d'Haïti mais aussi en réfléchissant à nos schémas d'aide et de développement.

1. Favoriser au maximum la solidarité nationale même quantitativement faible, elle est essentielle psychologiquement, affective-ment et symboliquement pour regarder l'avenir avec dignité. Le chaos de Port au Prince est le signe d'un exode rural accéléré et incontrôlé, une sorte de rupture brutale de l'équilibre capitale/province et ville/campagne. Dans l'urgence dangereuse, ne faut-il pas favoriser le retour en province de tous ceux qui ont tout à perdre à Port au Prince sans hygiène ni eau ni secours? Ceci permettrait de concentrer les secours sur les blessés et dégagerait la ville en ruine d'une pression populaire d'autant plus forte que la révolte répond à l'impuissance. La seule activité va être la survie, c'est à dire l'attente et la dépendance de l'aide alimentaire pour plusieurs mois!

Pas d'école ni d'activités économiques organisées! Pourquoi ne pas répartir l'aide alimentaire dans les villes de province qui seraient encouragées à accueillir les rescapés?

2. L'aide alimentaire a déjà détruit une bonne partie de la capacité de production agricole locale, pourquoi ne pas aider les paysans à produire et transporter dans de bonnes conditions la nourriture au plus près de la capitale en créant des marchés dans les villes moyennes? Ne peut-on pas combiner des produits d'alimentation d'urgence et des produits locaux? Haïti peut par exemple produire du riz, des haricots et du maïs et des fruits qui sauvent les enfants! Idem pour le relogement, ne faut-il pas déconcentrer les lieux de relogement provisoire pour faciliter les relations sociales?

3. Favoriser également au maximum les relations Haïti Saint Domingue et, par extension, avec la Caricom et l'ensemble des Antilles. On voit bien que la proximité des Antilles-Guyanes ou encore de la Floride crée une situation favorable et de relations mutuelles avec Haïti. Les relations à sens unique ne durent pas, les autres perdurent!

Par ailleurs, ne faut-il pas d'ores et déjà prendre pour objectifs la construction d'un réseau de santé publique et d'éducation nationale? L'exode rural a cassé toutes sortes d'initiatives qui pourraient reprendre dans l'effort de reconstruction. Par exemple au lieu de concentrer l'école à la capitale ce qui pousse les familles de province à envoyer les enfants à Port au prince, pourquoi ne pas construire dès à présent un réseau de collèges et de lycées dans les villes de province?

La tâche est immense. Elle requiert le maximum d'intelligence et de souplesse pour laisser aux forces vives d'Haïti un rôle essentiel en alliance avec l'aide internationale. L'urgence c'est de desserrer les mâchoires du piège à mort qu'est devenu Port au Prince et de penser la reconstruction globale du pays. Et déjà éviter le piège d'une aide massive qui se concentrerait uniquement sur la capitale en détruisant la solidarité haïtienne si inventive et créerait une dépendance irrémédiable.

Fr. Gilles Danroc o.p.

Pour aider les frères dominicains en Haïti, adressez vous au prieur de Genève ou retrouvez le site des frères : http://dominicains.com

dimanche 3 janvier 2010

Ethique, Foi et Vie quotidienne...


Entrer dans une démarche éthique et chercher à discerner « ce qu’il faut faire, pour bien faire ? » à partir de situations vécues ou suggérées par l’actualité: tel est le but des cinq rencontres proposées par le fr. Michel Fontaine o.p.

L’itinéraire proposé traverse les cinq mystères de la foi (la Création – l’incarnation – la croix – la résurrection – la Pentecôte) en les confrontant aux réalités de la vie quotidienne.

Notre réflexion s’appuiera sur l’Ecriture, la recherche théologique, l’enseignement de l’Eglise et l’apport des Sciences humaines.

Couvent Saint Dominique

Grange Canal 27B (Tram 12, 16, 17)

jeudi soir de 20 heures à 21h 30

04 février - 25 février - 29 - avril - 27 mai - 24 juin 2010

Nombre de personnes limité à 25 et dans la mesure du possible s’engager à participer à l’ensemble du parcours.

Renseignements :

fr. Michel Fontaine, Dominicain

tel 022 707 40 57 ou mail : m.fontaine@worldcom.ch