Alors qu'une centaine de chrétiens viennent d'être victimes des luttes entre sunnites arabes et kurdes pour faire main basse sur le nord de l'Irak, l'opinion publique se complaît dans l'indifférence. "Ces gens là n'ont qu'à rentrer chez eux" disent même certains.
Attitude lâche et commode qui fait semblant de croire que les chrétiens d'Irak seraient des colons occidentaux implantés là bas et que des pays ethniquement et religieusement "purs" seraient la seule solution dans le monde d'aujourd'hui.
Malheureusement pour eux, les chrétiens sont chez eux en Irak. Ils n'ont nul autre lieu où aller. Evangélisés par l'Apôtre Thomas, alors que nous grimpions encore aux chênes pour y couper du gui, ils sont, eux, les premiers chrétiens. Arabes ou mésopotamiens, parlant souvent l'araméen, ils sont étrangers en Occident. Chrétiens, ils sont persécutés tant par les mouvements islamistes que victimes des rivalités entre les grands groupes du pays et les intérêts étrangers qui les appuient.
Cette fois-ci, ce sont des étudiants, garçons et filles comme les nôtres, qui ont été visés, blessés, défigurés à vie, mutilés, pour le seul fait d'être allé suivre leurs cours à l'université.
L'homme s'habitue à tout, même à la mort de l'autre. Pourtant, un jour il nous sera demandé: "Qu'as-tu fait de ton frère?"
Espérons que, ce jours là, les hommes, les femmes, les enfants assassinés pour leur foi seront là, eux, pour nous tendre la main.
fr. Olivier Poquillon o.p.
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