Si le roi avait dû s’incliner, nous l’aurions oublié ou jeté à la poubelle comme une pelure de banane. Federer, versant des larmes de joie, remercie son public. Je pense qu’il ne doit qu’à lui-même son succès. A sa capacité de rebondir après l’échec, à sa résilience…Peut-être aussi à son épouse et à leur enfant qui va naître. Mais qu’il se méfie de ses fans. En cas de déboires, ces dames trouveront très vite un autre chouchou.
Certaines images du héros m’affolent, comme ce long baiser idolâtre à « sa coupe », désirée depuis si longtemps ; d’autres me révoltent comme l’exhibition d’une montre « Rollex » bien en vue à son bras gauche. Nul n’est parfait. Et toute couronne glanée sur le ring ou sur le cour est corruptible et périssable.
Retour à ces Corinthiens à qui Paul de Tarse écrivait un jour : « Tous les coureurs dans le stade courent. Mais un seul remporte le prix (aujourd’hui, Federer ). Courez donc de manière à le remporter. Tous les athlètes s’imposent une ascèse rigoureuse ; eux, c’est pour une couronne périssable, nous, pour une couronne impérissable. » Ne nous trompons pas de couronne !
Fr. Guy Musy op
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