2009 : année du prêtre
A quand l’année de la communauté ?
On l'oublie trop souvent, mais c'est la communauté chrétienne qui précède le prêtre. C’est elle qui le cherche, le trouve, le suscite, le forme, l’héberge et le nourrit. Le prêtre est à son service. Non l’inverse. Respectons les priorités.
Je viens d’en faire l’expérience aux Saisies en Savoie, au cour d’un séjour de « vacances pastorales ». Je ne fus pas d'abord l’invité d’un curé ou d’un conseil de paroisse, mais d’une association de chrétiens vivant dans cette station d’altitude. Ils entreprirent de construire une chapelle et de la faire vivre par leurs propres moyens. En communion avec l'Eglise, ils assument donc l’entière responsabilité de ce lieu de prière qui voit défiler à toutes les heures du jour des « visiteurs » aux intentions diverses : reprendre souffle après une excursion ; respirer un peu de silence, de paix, se ménager un temps de recueillement ; balbutier une prière devant une statue de la Vierge éclairée par un lumignon ; s’émerveiller de la belle harmonie d’une architecture alpestre ; participer enfin à une joyeuse eucharistie dominicale, animée par un chœur de jeunes en vacances dans la région.
Je me mets à rêver. Ailleurs, en plaine, une autorité lointaine et extérieure décide de fermer un lieu de culte, au grand dam des habitants du village, sous prétexte qu’ils ne sont qu’une poignée de croyants qui devraient se déplacer pour « entendre » une messe.
De grâce, remettons la charrue derrière ses bœufs ! Un monde a soif de Dieu. N’asséchons pas l’eau vive qui sourd encore de nos communautés. Si petites, si rurales soient-elles.
frère Guy Musy o.p.